Du 26 au 28 décembre 2024, La Voix de Mopti, en partenariat avec La Femme en Moi et SaoCheck, a organisé une formation au Mémorial Modibo Keïta à Bamako. 20 femmes journalistes et blogueuses ont acquis des compétences en vérification des faits et en protection des droits des femmes, renforçant ainsi leur engagement dans la lutte contre la désinformation.
Dans le but de renforcer les compétences des femmes journalistes et blogueuses en fact-checking et en protection des droits des femmes, La Voix de Mopti, La Femme en Moi et SaoCheck ont initié une formation qui a eu lieu du 26 au 28 décembre 2024, au Mémorial Modibo Keïta à Bamako. Cette formation de trois jours a permis à 20 femmes journalistes et blogueuses d’acquérir des compétences en matière de vérification des faits, d’utilisation des outils OSINT, ainsi que des notions de base sur les Violences Basées sur le Genre (VBG).
C’est dans le cadre du projet « Elles font Fact, » que les trois organisations, avec le soutien financier de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), ont organisé cette formation. L’objectif principal est de créer un réseau solide de femmes actrices du changement, prêtes à défendre les droits des femmes et à sensibiliser leur communauté. « Nous voulons mettre en place une rédaction de vérification des faits uniquement constituée de femmes. Nous attendons des femmes formées qu’elles produisent des articles de vérification, fassent des podcasts et des vidéos dans le cadre du projet» a déclaré M. Yacouba Dramé, Directeur de La Voix de Mopti.
Une Formation qui engage les femmes
Les participantes se disent satisfaites d’avoir acquis de nouvelles compétences et connaissances. Fadima Kantao, participante, nous livre ce qu’elle compte faire des compétences acquises. « Je compte transmettre mes acquis à travers des ateliers de sensibilisation, des formations auprès de nos pairs, et des publications sur nos plateformes médiatiques et blogs. Nous veillerons également à produire et partager des contenus vérifiés pour sensibiliser le public à l’importance de lutter contre la désinformation » affirme t-elle.
Mangné Coulibaly, journaliste à Kalamògnòn, dévoile son engagement, « cette formation est une ouverture pour m’engager dans la vérification des fausses informations. De nombreuses fausses informations visant les femmes circulent sur les réseaux sociaux, mais je ne savais pas comment vérifier ces informations. Maintenant, avec les notions que j’ai apprises lors de la formation, je serai l’une des actrices de la lutte contre la désinformation. »
Pourquoi une formation exclusivement féminine ?
Depuis 2019, plusieurs organisations de lutte contre les fausses informations se sont mobilisées pour contrer la désinformation, qui a pris de l’ampleur depuis 2012, marquant la confrontation du Mali à une grave crise socio-politique et sécuritaire qui peine toujours à retrouver une situation de normalité. Cependant, on constate une sous-représentation des femmes dans les rédactions de ces différents organes de lutte contre la propagation des fausses informations, d’où la naissance du projet « Elles font Fact. »
La Voix de Mopti, La Femme en Moi et SaoCheck, avec le soutien de l’Organisation internationale de la Francophonie, ont décidé d’unir leurs forces. La formation des membres des réseaux de femmes au Mali et au Tchad sur les techniques de vérification des faits et sur la lutte contre la désinformation liée au genre est l’une des activités phares de ce projet.
M. Yacouba Dramé souligne que « ce projet part du constat du faible engagement des femmes dans la lutte contre les fausses informations, notamment celles qui les affectent au Mali et au Tchad. Pour encourager leur implication dans le fact-checking, il est crucial de créer des conditions leur permettant d’occuper des rôles clés dans les organisations de lutte contre la désinformation. »
Les objectifs recherchés consistent à former 30 femmes journalistes (20 au Mali et 10 au Tchad) afin qu’elles puissent détecter et vérifier des fausses informations, apprendre la rédaction d’articles de vérification des faits, identifier et utiliser des outils OSINT, contribuer à la protection des droits des femmes et connaître les notions de base des VBG.
Pendant trois jours, 20 femmes journalistes et blogueuses du Mali ont été davantage outillées sur les questions liées au fact-checking et sont désormais des actrices de lutte contre la désinformation genrée et les VBG, marquant ainsi le début d’un engagement durable en faveur d’un impact concret et bénéfique dans nos communautés.
Aminata Y. Coulibaly
Désormais les femmes journaliste joueront un rôle clé dans la sensibilisation a la désinformation genrée