Aujourd’hui, les femmes s’imposent dans de nombreux contextes en tant que chefs d’entreprise, responsables de services et créatrices de richesses significatives. Les enquêtes montrent que l’autonomisation économique des femmes bénéficie à un grand nombre d’entre elles, tant en milieu rural qu’urbain. Dans certains pays, les femmes représentent jusqu’à 70 % de la main-d’œuvre agricole. En milieu rural, elles jouent un rôle clé dans le développement agricole et améliorent la sécurité alimentaire.
L’autonomisation économique des femmes contribue à réduire les niveaux de pauvreté au sein de leurs communautés. Elle leur permet de participer activement à la survie de leur ménage, à la gestion des dépenses familiales et à l’éducation de leurs enfants. Fanta Diarra, teinturière à Bamako, témoigne : « Depuis le décès de mon mari, j’élève seule mes deux filles. Je gagne au moins 100 000 FCFA par mois, ce qui me permet d’assurer leur scolarité ainsi que mes propres dépenses. Je ne reçois aucune aide de ma belle-famille, et je peux dire que je m’en sors bien. »
De nombreuses femmes affirment que leurs activités leur permettent de se passer souvent de l’aide de leur mari pour subvenir aux besoins du ménage. Certaines constatent même un changement de mentalité chez les hommes : « Les hommes réalisent qu’avec la cherté du coût de la vie, une seule personne ne peut pas prendre en charge toutes les dépenses familiales. Il faut au moins deux personnes pour répondre aux besoins de la famille », explique Awa Kone, coiffeuse.
L’autonomisation financière est perçue comme un aspect essentiel de l’épanouissement des femmes. Elles parviennent à gérer leurs propres besoins et ceux de leurs enfants, tout en devenant moins dépendantes de leur mari. Assan Traoré, institutrice à l’école publique de Kalaban-Coura, témoigne : « Avec ce que je gagne, j’aide beaucoup mon mari. Nous partageons les dépenses de la maison, et je n’ai plus besoin de lui demander de l’argent pour me coiffer ou m’habiller. Nous arrivons bien à gérer. »
Pour Aïchata Cissé, comptable, ce thème souligne également l’égalité des genres et la pleine jouissance des droits humains des femmes, tout en contribuant à l’éradication de la pauvreté. « Cela assure la croissance économique du pays ainsi que la stabilité et la sécurité au sein des foyers », ajoute-t-elle.
Cependant, malgré ces affirmations positives, certains hommes expriment des préoccupations. Mohamed Touré, commerçant, souligne que l’autonomisation des femmes doit tenir compte de nombreux facteurs pour éviter des conséquences négatives. « Une femme autonome a des responsabilités supplémentaires, comme la garde des enfants et la gestion des tâches ménagères. Si ces éléments ne sont pas bien gérés, cela peut entraîner des problèmes familiaux, notamment des troubles dans l’éducation des enfants. Une famille où les deux parents sont souvent absents risque de voir ses relations et ses valeurs familiales se détériorer », déplore-t-il.
L’autonomisation économique des femmes représente donc à la fois une avancée significative et un défi à relever pour garantir un équilibre harmonieux au sein des familles et des communautés.
