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Religion et VBG : Que pensent les religions à propos des violences faites aux femmes ?

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 »Maliyɛn muso tɛ mara ni gɛɲɛ tɛ, hali kuranɛ kɔnɔ, a fora ko ni muso ma sɔn i ta ma, ko i ka bisan ta k’a lamaga ».
« On ne peut vivre avec une femme malienne sans le fouet, même dans le coran il est dit que si la femme ne t’obéit pas, tu fais recours au fouet », a déclaré un ami lors d’échanges sur la VBG.

Cette déclaration a suscité des interrogations, incitant à rechercher des clarifications auprès des hommes religieux. De nombreux billets, articles et vidéos sur la VBG font l’actualité, notamment avec le programme Initiative Spotlight et les « 16 jours d’activisme » contre les violences faites aux femmes et aux filles.

Si la lutte contre ce fléau semble s’intensifier, l’affirmation de cet ami soulève des inquiétudes. Avant d’avoir une certitude sur ce que disent la Bible et le Coran, il était difficile de croire qu’une telle idée puisse être sérieusement défendue. L’idée selon laquelle une femme malienne ne marche pas sans le fouet, et que le Coran le confirmerait, pourrait avoir un impact négatif sur la lutte contre la VBG au Mali. Face à l’ampleur de la VBG et des « 16 jours d’activisme » contre les violences faites aux femmes et aux filles, il est essentiel d’obtenir l’opinion des religieux sur ce sujet.

Que disent le Coran et la Bible ?

Selon Monsieur HAÏDARA, qui a étudié le Coran,

« une femme ne doit en aucun cas sentir une douleur sur son corps par le fait d’un homme. La religion musulmane, à travers le Coran, est tout à fait contre les violences faites aux femmes, qu’elles soient morales ou physiques, car le Coran explique que cela peut être considéré comme une raison de divorce. »

Il ajoute qu’une femme peut être punie autrement sans recourir à la violence. Elle ne doit être frappée ni avec un instrument qui peut blesser, ni au visage. Comme l’homme, elle a des devoirs et des droits bien déterminés. Monsieur HAÏDARA conclut que la religion musulmane condamne les violences faites aux femmes, et cela est attesté par le Coran.

Concernant la position de la religion chrétienne, l’abbé François KEITA de la paroisse Notre Dame de Kakoulou a cité plusieurs versets de la Bible relatifs à la violence faite aux femmes. Pour conclure, il affirme que

« la Bible condamne toutes les formes de violences faites aux femmes, et aussi à tout autre être humain, qu’elles soient physiques, psychologiques ou sexuelles. »

Le danger de la fausse idée

L’idée selon laquelle on aurait besoin d’un fouet pour vivre avec une femme ne trouve aucune justification dans le Coran. Elle doit être combattue, car elle constitue un vrai danger pour la lutte contre la violence conjugale. Cette affirmation peut servir d’argument à certains hommes musulmans pour justifier leur violence sur les femmes. Si c’est ce que pensent réellement certaines personnes au Mali, cela signifie que soit le contenu du Coran est mal expliqué par les connaisseurs, soit il est mal compris par ces individus. C’est pour cette raison que la participation des hommes religieux à la lutte contre la VBG est essentielle.

On peut donc affirmer que l’islam et le christianisme, qui sont les deux religions dominantes au Mali, ne justifient ni n’encouragent les violences faites aux femmes. Au-delà des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles, chacun doit s’investir à son niveau pour combattre cette fausse idée qui ne correspond à la conception d’aucune religion.

Koumba Coulibaly

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