Le mariage d’enfants est une pratique qui touche des millions de filles à travers le monde, avec des conséquences dévastatrices sur leur santé, leur éducation et leur avenir. Une publication de Plan International mentionne que plus de 12 millions de filles sont mariées de force chaque année avant leurs 18 ans. Cette pratique trouve ses racines dans les inégalités de genre et les normes sociales qui valorisent moins les filles que les garçons.
Les jeunes filles mariées sont souvent contraintes d’abandonner l’école, ce qui limite leurs opportunités d’apprentissage et de développement personnel. Selon l’UNICEF, plus de 130 millions de filles en Afrique subsaharienne et environ 45 % des filles en Asie du Sud sont mariées avant l’âge de 18 ans. Les filles qui ne reçoivent aucune éducation sont trois fois plus susceptibles de se marier avant l’âge de 18 ans comparées à celles qui ont bénéficié d’un enseignement secondaire ou supérieur. L’expérience de Fatoumata TRAORE illustre les défis auxquels sont confrontées de nombreuses jeunes filles mariées précocement. Elle a été mariée à l’âge de 15 ans. « J’ai arrêté l’école quand je me suis mariée. À cause de la mentalité des gens et de leurs préjugés, je n’ai jamais pu retourner en classe. Je suis tombée enceinte peu après le mariage, et j’ai eu des complications pendant la grossesse. Cela a affecté ma santé et celle de mon bébé » nous a-t-elle raconté.
Le mariage précoce expose les jeunes filles à des risques accrus de complications de santé, notamment lors de grossesses précoces. Ces complications peuvent entraîner des problèmes de santé à long terme et augmenter le risque de mortalité maternelle et infantile. Les filles mariées jeunes ont souvent moins de possibilités économiques, car elles sont exclues du marché du travail et des opportunités de formation professionnelle. Cela perpétue le cycle de pauvreté et limite leur capacité à contribuer économiquement à leur communauté.
Amina DIALLO, mariée à 14 ans, nous partage son expérience : « J’aimais beaucoup l’école, mais après mon mariage, j’ai dû arrêter mes études alors que je faisais la 8ème pour m’occuper de la maison. J’ai eu des problèmes de santé pendant ma première grossesse, et je n’ai pas eu accès aux soins médicaux nécessaires. Cela a rendu ma vie très difficile. »
Des organisations comme World Vision travaillent activement pour mettre fin au mariage des enfants en sensibilisant les communautés, en promouvant l’éducation des filles et en plaidant pour des changements législatifs. Maintenir les filles à l’école et leur offrir des opportunités d’apprentissage et de développement est essentiel pour prévenir le mariage précoce et favoriser leur épanouissement.
Mangné A. COULIBALY