Inquiétude, frustration et détresse sont des réalités auxquelles les femmes sont confrontées du début de leur grossesse jusqu’à l’accouchement. Malgré les avancées médicales, de nombreuses femmes continuent de perdre la vie en donnant la vie, un drame qui perdure depuis des décennies. La question de la mortalité maternelle est plus que jamais d’actualité.
La vie n’est-elle pas sacrée ? Oui, elle l’est. En tant que blogueuse, il est de mon devoir d’en parler et de chercher des réponses à ces interrogations. Les témoignages évoquent des erreurs médicales, des manquements à la déontologie, de la négligence, une mauvaise prise en charge et même des violences obstétricales.
Un contexte alarmant
Tout a commencé en 2021 avec le décès tragique de plusieurs femmes lors de leur accouchement, dont celui de la journaliste Togola Hawa Semega, directrice de Kunafoni. Ce drame a suscité une onde de choc et de nombreuses réactions, notamment sur les réseaux sociaux, où des campagnes de dénonciation de la mortalité maternelle ont vu le jour. Le mouvement « La vie est sacrée » a été créé pour aborder ces problématiques, avec des publications marquées par le hashtag #lavieestsacrée.
Selon l’Enquête démographique et de santé (EDS) 2018, pour 100 000 naissances, 325 femmes perdent la vie en accouchant au Mali. Aujourd’hui, l’opinion publique remet en question toute la chaîne de suivi d’une grossesse dans les structures de santé. Quelles sont les causes réelles de cette situation inacceptable ?
Des causes diverses
Les témoignages révèlent que les causes de la mortalité maternelle sont multiples. Les problèmes de sang, tels que les hémorragies et l’anémie, figurent parmi les principales causes de décès. La sage-femme Korotimi Dembélé souligne que les hémorragies post-partum sont les plus fréquentes. D’autres causes incluent les embolies pulmonaires, les complications liées à l’hypertension et les infections.
Le recours tardif aux soins, souvent dû à un manque de moyens de transport, ainsi que le retard dans la prise en charge, sont également des facteurs aggravants.
Par ailleurs, le manque de formation des agents de santé est un problème majeur. Selon le Dr Ousmane LY, responsable de la communication au Conseil national de l’ordre des médecins du Mali, l’accès à la formation est limité, et certaines écoles de santé ne respectent pas les normes nécessaires.
Violences obstétricales et négligence
Les témoignages révèlent également des violences obstétricales, souvent verbales, qui peuvent avoir des conséquences fatales. Des femmes rapportent des expériences traumatisantes où elles ont été maltraitées par le personnel médical.
Le manque d’infrastructures, surtout dans les zones rurales, aggrave encore la situation. La sage-femme Dembélé insiste sur l’importance d’un suivi adéquat des femmes enceintes, qui est souvent négligé.
Innover pour faire face à la situation
Le mouvement « La vie est sacrée » a été lancé pour sensibiliser et libérer la parole autour de la mortalité maternelle. Ce mouvement vise à briser les tabous autour des erreurs médicales et de la relation médecin-patient.
Il est essentiel que ce mouvement contribue à sensibiliser la société sur les décès maternels et à encourager des mesures concrètes pour améliorer la situation.
La mortalité maternelle au Mali demeure un sujet critique qui nécessite une attention urgente. Il est impératif de continuer à sensibiliser le public, à plaider pour des changements dans le système de santé et à protéger la vie des femmes lors de la maternité. La vie des femmes est précieuse, et il est temps d’agir pour garantir leur sécurité et leur bien-être.
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